samedi 21 mai 2016

La couleur des sentiments - Kathryn Stockett


Quatrième de couverture:


Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolent Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié: moins encore la toléreraient. Pourtant, poussée par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


Ce best seller a fait fureur dans la bibliothèque de mes amies, il était temps que je me plonge dans la lecture de ce roman.


Pourquoi j'ai adoré ce livre:


Comme l'histoire est racontée à trois voix, nous avons une vision d'ensemble de ce qu'était la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 60. Nous suivons les pensées des narratrices, et nous avons une idée de ce qu'était la vie d'une femme noire à l'époque, au service de famille blanche qui plus est. Nous découvrons d'abord Aibeleen qui en plus de s'occuper du ménage et de la cuisine, élève et éduque la fille de sa patronne, Mae Mobley âgée de deux ans. Bien trop occupée par ses mondanités et ses travaux de couture, sa mère la néglige complètement et Aibileen se charge de lui apporter l'amour maternel dont la petite est privée.
Vient ensuite Minny, une bonne forte en gueule qui vient de se faire renvoyer par la fille de sa patronne. Femme d'un ivrogne qui la bat régulièrement, elle est soutenue par son amie Aibileen qui l'aide à trouver une nouvelle place. La voilà arrivée chez Miss Celia, une jeune écervelée qui ne sait rien faire de ses dix doigts et qui a bien besoin d'aide pour entretenir sa maison. 
Et enfin, nous suivons Skeeter Phelan. Elle vient de finir ses études, elle retourne vivre chez ses parents. Elle se sent un peu en marge de la société de Jackson où l'objectif principal de toutes les jeunes filles de son âge est de trouver un bon parti. Elle, elle rêve de devenir écrivain.  
Elle prend alors contact avec une grande maison d'édition qui l'encourage à écrire un livre que personne n'oserait écrire. 
Nous sommes en 1962, sous l'influence de Martin Luther King, les esprits s'ouvrent et l'idée d'écrire un livre racontant le quotidien des bonnes noires au service des familles blanches germe dans son esprit. C'est ainsi qu'elle se rapproche d'Aibileen et de Minny, ouvrant les yeux avec stupéfaction sur le travail de ses femmes.

Une foule de personnages secondaires les entourent, Hilly Holbrook, symbole du conservatisme, détestable d'un bout à l'autre du roman, la "méchante" de l'histoire. Miss Leefolt qui suit aveuglément les conventions de son époque: se marier, avoir des enfants, avoir une bonne à son service, s'offusquer des idées intégrationnistes, tout ça sans la moindre jugeote ni aucun sens critique. Je n'ai pas du tout aimé ce personnage, la façon dont elle traite sa fille m'a bouleversé, rendant Aibileen d'autant plus sympathique. La mère de Skeeter est également un personnage antipathique, elle critique sans cesse sa fille sur son physique, ses choix, ses idées.... J'ai trouvé son évolution curieuse, un revirement total, un peu tiré par les cheveux à mon avis. J'ai eu aussi des difficultés à suivre Miss Celia, elle est désespérante, ne sait rien faire du tout, passe ses journées au lit, je me suis demandée ce que son mari pouvait bien lui trouver!

Par contre, j'ai aimé l'évolution des personnages principaux. Aibileen contient la rage qu'elle éprouve depuis la mort accidentelle de son fils. Rage contre sa patronne qui néglige complètement sa fille de 2 ans, contre la ségrégation dont sont victime les noirs, contre sa condition, elle qui était douée à l'école et qui aurait pu étudier si elle était née ailleurs ou à une autre époque. Elle trouve un exutoire à sa colère dans l'écriture de ce livre.
Les relations entre Minny et Miss Celia deviennent de plus en plus personnelles au fil des pages. Minny qui refuse de se laisser aller à tout sentimentaliste, pour qui montrer ses émotions est signe de faiblesse, finit par s'attacher à cette patronne qui peine à s'intégrer à la communauté de Jackson. 
Skeeter est le personnage qui évolue le plus dans cette histoire. L'écriture de ce livre la pousse à s'interroger sur la façon dont sont traitées les bonnes, elle ouvre les yeux et prend conscience de la ségrégation dont elles sont victimes. Elle ne fait pas qu'écouter les histoires, elle éprouve la même peur lorsqu'elle prend des risques pour rejoindre Aibileen en secret, elle vit ce même rejet lorsqu'elle perd petit à petit ses amies qui lui découvrent des idées intégrationnistes. Elle ressort grandie et libérée de cette histoire.

Grâce à ses trois personnages principaux, cette histoire est bouleversante, elle fait réfléchir à l'injustice. De belles valeurs sont mises à l'honneur: le courage, l'amitié, la tolérance, l'amour...
A lire sans hésitation!

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